Dans Spoutnik, Jean-Marie Piemme a fait le récit biographique de sa jeunesse. Virginie Thirion et Philippe Jeusette en ont tiré une adaptation souriante, un tantinet nostalgique mais optimiste et drôle. Les comédiens Claire Bodson et Philippe Jeusette ainsi que le musicien Éric Ronsse, donnent vie à cet univers gravé dans la seconde partie du siècle dernier. Nous sommes à Liège, Belgique. Pays d’usines et de campagne, de petite maisons ouvrières, et de fermes ou l’on élèves des cochons, ce qui d’une certaine façon, vient justifier l’énigmatique titre. Saint-Nicolas est aussi de la partie, même si à six ans il faut bien découvrir que ce père Noël d’outre Quiévrain, n’existe pas lui non plus. Et c’est tout un univers que l’on est appelé à partager, à commencer par les rondelles de boudin blanc offertes au tout début.
L’homme sur scène convoque-t-il les fantômes de son passé, ou bien est-il simplement hanté par eux ? En tout cas, il remonte le cours de son histoire, de sa naissance à la perte de ses parents, de son enfance à son premier salaire. La maison sans grâce, le boudin, la mère à ses fourneaux, la cuisine, le père rentrant de l’usine, les oncles, les tantes, les Saint-Nicolas, l’école … Tout ce qu’il raconte est-il vrai ou faux ? Qu’importe. A travers ses propos, les odeurs, les images et les bruits, c’est l’évocation d’une jeunesse au « pays de l’usine » qui s’esquisse et c’est l’histoire d’un homme d’aujourd’hui qui se dessine. Les émotions et les souvenirs surgissent comme les signes toujours vivants d’un héritage aussi bien inné qu’acquis.
Eric Ronsse passe de la guitare à la contrebasse et donne vie à l’image du père. Claire Bodson incarne le visage de la mère et Philippe Jeusette est cet homme qui raconte, cet enfant qui grandit, et tous les autres personnages. La manipulation à vue du décor, les accessoires apportés au moment voulu par les interprètes, la musique, les images, ajoutent juste ce qu’il faut de réalité pour ouvrir notre imaginaire et nous transporter dans le temps.
Vendredi 15 décembre à 20h30
Majestic Théâtre, rue du 8 mai 45 – Carvin
Tarifs : 7€, 4€ et gratuit — 16 ans.
Rens./résa : 03.21.74.52.42
Tout public. Durée 1h10.